La Marne dans la Grande Guerre
La Marne, le nom des deux batailles décisives de la Grande Guerre ; le nom d’un territoire qui aujourd’hui encore, au travers de profondes cicatrices, témoigne de l’âpreté des combats qui ne cessèrent de s’y dérouler tout au long de cette Grande Guerre.
Des monuments emblématiques et de nombreux cimetières jalonnent le tracé de l’ancien front. Une multitude de nationalités sont ici représentes et le sol marnais recueille avec respect le plus grand nombre de sépultures militaires de tous les départements français avec 164 145 tombes de soldats.
De nombreux sites sont à découvrir et permettent de mieux comprendre notre passé :
- Mondement, monument de la 1ère bataille de la Marne
- Dormans, mémorial des deux batailles de la Marne
- Le fort de la Pompelle, site historique et musée recueillant des collections de qualité
- L’ossuaire de Navarin (batailles de Champagne)
- La chapelle russe de Saint-Hilaire-le-Grand
- Monument américain du Blanc Mont
- La Main de Massiges et la cote 191
- Le centre d’interprétation de Suippes « Marne 14-18 »
- L’ossuaire de la Gruerie et le camp de la vallée Moreau (Argonne)
Le Paysage est marqué d’une grande plaine centrale, encadré par la forêt ardennaise au nord, le plateau parisien à l’ouest et le massif de l’Argonne à l’est. La plaine, légèrement ondulée, n’oppose pratiquement qu’un seul obstacle, le talweg de la rivière Marne et les axes qui la traversent se sont toujours révélés d’importance stratégique.
UN FRONT SPECIFIQUE ET DECISIF
A la fin de l’été 1914, le mouvement offensif allemand est stoppé sur la Marne et la plaine va devenir l’enjeu de la première bataille de la Marne depuis les marais de Saint-Gond jusqu’à à la vallée de la Saulx. Mais cette victoire n’est qu’un répit, le front se fixe et passe au nord du département. Une certaine égalité du feu s’établit et les belligérants se trouvent face à face, pour une tragique guerre de position. Pour la première fois dans l’histoire, on assiste à la formation d’un front continu traversant tout le département : du Chemin des Dames jusqu’en Argonne, les affrontements vont torturer les paysages, pulvériser les arbres, détruire les villages et faire un nombre effroyable de victimes.
Toute l’année 1915 va être marquée d’une suite d’offensives françaises (en Champagne) et allemandes (en Argonne) entraînant la destruction totale et à tout jamais les 5 villages de Tahure, Ripont, Hurlus, Perthes-les-Hurlus, Mesnil-les-Hurlus. Le gain des attaques est dérisoire et les hommes des deux camps totalement épuisés tentent progressivement d’organiser du mieux qu’ils peuvent leurs positions respectives.
UN RENFORT VENU DU BOUT DU MONDE
De 1916, on peut évoquer un calme relatif s’installe sur le front de Champagne. Dans le cadre des accords passés avec la Russie, deux brigades russes sont envoyées en Champagne. Elles prennent tour à tour position entre Suippes et Reims (ferme de l’Espérance, fort de la Pompelle, massif de Saint-Thierry). Au printemps 1917, la bataille des Monts de Champagne éclate avec celle du Chemin des Dames, les Russes reprennent alors le village de Courcy, mais 3 nouveaux villages disparaissent de la carte : Nauroy, Moronvilliers, Sapigneul ainsi que le hameau de la Neuville qui sombrent à leur tour pour toujours.
DE LA SECONDE BATAILLE DE LA MARNE VERS LA PAIX
En 1918, l’Allemagne veut en finir et lance plusieurs offensives au printemps. Une fois de plus c’est au cœur de la Marne que l’action décisive va se jouer. En juillet les alliés contre-attaquent, les Allemands sont contraints au repli, la deuxième bataille de la Marne vient de se jouer et constituera le point de départ de la reconquête du territoire. A l’automne, le front s’éloigne vers les Ardennes et l’Armistice est signé le 11 novembre.
L’APRES-GUERRE
Après la guerre, un spectacle de désolation s’offre aux réfugiés, et à leur retour beaucoup ne reconnaissent pas leur terre. En plus des destructions, le sol regorge de munitions non explosées, qui la rende inculte et dangereuse. Plus qu’ailleurs, le territoire de la Marne porte en son sol la genèse de la construction mémorielle : 52 nécropoles françaises et étrangères, 8 villages disparus à tout jamais, des ossuaires et des monuments aux dimensions impressionnantes traduisent l’ampleur du désastre et témoignent de la douleur de nos aîeux.
Ce n’est donc pas un hasard si c’est la Marne qui voit naître l’idée d’un concept de paix mondiale durable, porté par Léon Bourgeois, marnais de coeur, père de la Société des Nations et prix Nobel de la paix en 1920.
Et dans le même temps, de par son passé emblématique de ville martyre, Reims devient le symbole de la réconciliation franco-allemande et de la paix entre les peuples.
Aujourd’hui encore, la Marne témoigne de son attachement à ne pas oublier, au travers en particulier de son patrimoine mémoriel imposant et singulier. De nombreux sites sont à découvrir et permettent de mieux comprendre le passé.
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